mercredi 5 janvier 2011

Posons la question aux citoyens : travailler plus, rester dans la situation actuelle ou travailler moins ?

La valse des textes parus sur les 35 heures ces derniers jours me fait me poser une question très simple.

Tout a commencé au PS. Depuis, de nombreux leaders politiques, de nombreux blogueurs, de nombreux journalistes de tout type de médias se sont exprimés.

A plusieurs reprises, les statistiques d'Eurostat ont été citées. Elles montrent que les Français travaillent 37,4 heures en moyenne (chômeurs inclus), plus que les Allemands et les Hollandais par exemple, pays où le chômage est nettement inférieur.

A priori, l'absence de travail des Français est donc un gros flan, et si on ne compte pas les chômeurs, on atteint 41 heures.

Là encore, on constate pourtant que les chiffres ne servent pas à grand-chose et que les acteurs sont idéologiquement convaincus de leurs positions. Fondamentalement, deux positions très simples s'opposent :

  • Le travail est une charge lourde pour tous les individus et il faut au moins l'empêcher de s'accroître et au mieux le faire encore plus diminuer. Cette position prédomine depuis le milieu du XIXe siècle dans les politiques menées, sauf à quelques rares moments comme en 1938 par exemple.
  • le travail est un moment formidable d'épanouissement personnel, et en plus, plus on travaille et plus on est riche.
Il faut, pour trancher ce débat, sortir de la soi-disant efficacité économique. De toute façon, on trouvera toujours des personnes qui soutiendront l'une ou l'autre thèse malgré tous les chiffres que l'on pourra apporter. De toute façon, les chiffres, on en fait un peu ce qu'on veut, dans le monde politique.

Partons des électeurs eux-mêmes. Demandons-leur s'ils souhaitent travailler plus ou moins. Je serais assez curieux de voir la réponse, car en 2007, nos concitoyens ont choisi de travailler plus pour gagner plus. Vu la réduction du paiement des heures supplémentaires, ils se sont faits avoir. Serons-nous capable, chers camarades, de les convaincre que c'est en réduisant le travail que la richesse n'a cessé de s'élever dans les pays développés depuis deux siècles ?

Au travail, bordel !

12 commentaires:

  1. par contre nous on remarque bien que tu n'as pas beaucoup de travail pour pondre ce sujet là non? :D

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  2. @ Julien L. : ce billet m'a coûté 10 mn. Pas plus, pas moins...

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  3. Je n'entre pas dans une grande réflexion sur le travail dans la société, je pense simplement que bosser 8h par jour, c'est le minimum que l'on puisse faire. Ce n'est pas tant le temps de travail qui pose problème en France mais les conditions de travail, le stress au travail, le manque de considération et de respect entre employé et employeur.
    A force de ne parler que de temps de travail, on oublie que le travail peut aussi ne pas être un enfer.
    De toute ma vie je n'ai jamais travaillé moins de 39h par semaine, je trouve que c'est une blague en dessous.

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  4. "Serons-nous capable, chers camarades, de les convaincre que c'est en réduisant le travail que la richesse n'a cessé de s'élever dans les pays développés depuis deux siècles ?"

    C'est ce qu'on essaie de faire dans nos blogs !

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  5. @Manuel

    Ton avis, ton problème.

    Moi j'ai plein de choses intéressantes à faire en dehors du boulot, d'ailleurs bien plus intéressantes que le boulot. Les 35 heures me permettent de choisir entre gagner plus (dans l'optique naïve où ce serait à moi de décider de faire plus d'heures et pas à mon patron) ou pas. C'est une liberté, pas une contrainte.

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  6. Crois le ou non, Fabrice, je n'aime pas travailler et je ne m'ennuie jamais quand je ne bosse pas. Je ne suis pas non plus un adepte du plus de taf pour plus de fric. Mais on est paye pour bosser, et on n'y coupera pas, on devra bosser toute notre vie. Et le rapport au boulot en France est si dégueulasse que le temps passe au boulot est désagréable et tant que l'on continuera a brandir le travail comme ennemi du bonheur et l'employeur comme l'ennemi du peuple, ça ne changera pas.
    Je ne dis pas que le boulot c'est cool, que nos vies doivent tourner autour, mais il va falloir un jour arrêter de haïr le travail. Et toutes ces discussions autour du temps de travail ne vont pas dans ce sens.

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  7. @ Manuel : je commencerais par dire que ton cas est un cas individuel qui ne peut s'imposer à tous. Le travail est peut-être agréable pour toi. Il l'est aussi globalement pour moi. Cependant, je pense que ce n'est pas le cas pour la majorité des gens.

    Je suis d'accord sur le fait que l'ambiance au travail est nulle en France, mais je doute qu'elle soit bien meilleure à l'étranger.

    Enfin, il ne s'agit pas de diaboliser le travail, mais simplement de constater que le temps de travail n'a cessé de diminuer mais que nos richesses n'ont pas cessé de s'accroître. L'idée inverse est donc clairement fausse.

    @ Nicolas : je sais bien, et je le signale d'ailleurs.

    @ Fabrice : entièrement d'accord. Les 35 heures permettraient de faire des HS si on le souhaite en étant payé bien plus. Merci là-dessus à Xavier Bertrand d'avoir abaissé le taux de paiement de ces heures à 10%, faisant un magnifique cadeau à notre patronat...

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  8. Je ne m'amuse pas au travail, et je préférerai rester chez moi.
    Par ailleurs, j'ai toujours fonctionné pareil, même quand j'en prenais plein la gueule, un plateau à la main.
    Premièrement, mes expériences professionnelles à l'étranger ont globalement été bien meilleures qu'en France.
    Deuxièmement, le travail est déjà complètement diabolisé en France, le patron, le travail et l'argent sont diabolisés.
    J'imagine certains dire a leurs gosses, si tu manges pas ta soupe, on va t'envoyer bosser..

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  9. @ Manuel : soit pour tes expériences. Il nous en faudrait d'autres pour confirmer.

    Concernant la diabolisation, ce n'est pas le travail qui est diabolisé en France, c'est l'exploitation qui l'accompagne.

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  10. En même temps j'ai du mal à parler des expériences des autres, et on fait rarement des enquêtes pour étayer une opinion...
    Pff ta deuxième phrase, c'est indigne de ton niveau, on dirait du Che adolescent bouttoneux et naïf. Désolé.
    Les gens aimeraient travailler mais ils sont exploités alors ils détestent leurs patrons et par la même leur travail, tellement ils souffrent.
    Par ailleurs, mon, cher, saches que j'ai quelques exemples de frontaliers qui ne reviendnraient pour rien au monde travailler en France, pour des raisons biensûr, mais aussi parce qu'en France, on ne sait pas féliciter pour un travail bien fait.

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  11. @ Manuel : je crois que tu ne vois pas ce que signifie le mot exploitation.

    L'exploitation consiste à faire produire le maximum de richesses possibles par chaque salarié avec le minimum d'investissement, et de reverser à ce salarié la moindre part possible de la richesse produite. Cette exploitation, qui est une réalité indéniable, est diabolisée en France. Personnellement, j'estime que cette diabolisation est justifiée, mais certains considèrent qu'elle est le meilleur moyen jamais trouvé pour produire de la richesse.

    Quant aux félicitations, cela dépend des individus et des métiers. Personnellement, je me fiche royalement de ce que ma hiérarchie pense de moi. Par contre, je suis très attentif à l'opinion de mes élèves.

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  12. Dans ce cas, le mot exploitation est aujourd'hui utilisé n'importe comment et sonne très injuste.
    Mais en effet, on exploite une ressource, on exploite l'intelligence ou la force de ses employés.
    Quand aux félicitations, ce n'est pas qu'une histoire d'individus, c'est une manière de voir le travail.
    Un employeur estime que le salaire est la récompense pour un travail fait, mais il y a très peu de différence entre travail fait et bien fait, c'est juste le mal fait qui donne lieu à des réprimandes. On doit rétribuer le travail bien fait, organiser un pot après un chantier, payer un restaurant, une sortie.
    C'est ce qui se fait en Suisse et je pense que cela ne peut qu'avoir des retombées positives.

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