mardi 19 janvier 2010

Où est l'idéologie sioniste?

A défaut d'être particulièrement actif sur la blogosphère ces derniers temps, je continue tout de même à me documenter sur les sujets me tenant à coeur.
Je suis tombé sur cet article paru dans Haaretz nous expliquant comment le manque d'idéologie affaiblissait le sionisme.
Les anglophones liront peut-être, les autres tant pis.
Le mot idéologie me dérange souvent, il est souvent associé à des mouvements, des périodes noires de l'humanité. Sans remonter trop loin, la première me venant à l'esprit est l'idéologie nazie.
Pourtant l'idéologie à la base de tout projet de société, on commence par une idéologie pour mettre en place une société idéale.
Si l'on met de côté le côté religieux, l'idéologie entourant le sionisme de ses débuts, ayant permis par exemple, la création de Kibbutz, est fondée sur le groupe ; tous les biens sont mis en commun, le travail et l’aide réciproque, les prises de décisions démocratiques, le travail et l’égalité.
C'est beau, on y a crû, on voudrait encore y croire, et pourtant, il n'en reste plus grand chose dans l'Israël d'aujourd'hui.
Les guerres, la peur, ont éliminé le rêve qui accompagnait les premiers arrivants pour laisser place à une réalité qui s'est malheureusement adaptée aux réalités violentes de l'Etat d'Israël. La où règne la violence, il n'y a point de place pour le rêve.
La perte des ambitions nées au tout début de l'histoire du pays est à mon avis la plus grande victoire des ennemis de la Paix, détruire l'espoir, détruire l'ambition d'une société meilleure c'est pourrir les racines du pays.
Les uns remettent en cause la colonisation de leur terre par les juifs en s'appuyant sur la ferveur religieuse, les autres occultent le rêve pour se focaliser sur l'idéologie religieuse devant mener à un grand Israël. Les deux parties mènent des politiques vouées à l'échec. On ne bâtit pas sur du sang et des guerres, on ne fait que pourrir des générations entières.
Au fil de mes rencontres avec israéliens, palestiniens voyageurs, j'ai longtemps entretenu l'espoir qu'une nouvelle génération puisse mettre en péril vers cette inexorable descente vers plus de sang, plus de peur. Je pensais que cette nouvelle génération ayant vécu à l'étranger, aimé l'Inde, le calme, la fête, pourrait redonner un souffle nouveau et remettre en cause cette politique destructrice mise en place par Likoud, Kadima ou les travaillistes depuis la mort de Rabin...
J'ai le sentiment de m'être trompé.
J'espère que non.

3 commentaires:

  1. « On ne bâtit pas sur du sang et des guerres »

    L'histoire humaine dans son ensemble tendrait à prouver que si, justement. Même si, évidemment, on ne bâtit QUE sur la guerre, et fort heureusement.

    Et il convient de se méfier comme de la peste des concepts tels que " société idéale" ou même "projet de société" : l'un est un simple rêve (souvent nocif et sanguinaire dès qu'il se met en œuvre), et le second un non-sens.

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  2. On pourrait vous répondre, Didier, que la chute inexorable de l'ensemble des empires bâtis sur la conquête et la guerre tend à prouver que ces fondations ne sont pas les bonnes.

    Mais on ne peut pas vous en vouloir : résultat navrant d'une éducation où le guerrier est fantasmé comme un héros vous n'êtes finalement que le produit stéréotypé d'une société qui refuse de voir son destin nihiliste.

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  3. Et les droits de l'homme, la démocratie, l'égalité, vous en faites quoi Monsieur Goux?
    N'y avait-il pas un idéal de société à la base de notre société, ou ne retenez vous que la colonisation?

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