mercredi 4 mars 2009

A qui profite la baisse de la TVA dans la restauration ?

Je ne sais pas si tu as entendu, cher lecteur, mais la Commission Européenne vient d’annoncer que la TVA pourrait être réduite sur la restauration à 5,5%. Cela fait des années que les gouvernements français militent pour cette mesure, et Sarkozy doit jubiler d’avoir pu arracher cette vieille demande de Jacques Chirac.

Même si je déplore cette nouvelle coupe dans les recettes alors qu’on annonce pour 2010 un déficit public record, je dois dire que la réduction de la TVA, l’impôt le plus inégalitaire qui soit, ne me déplaît pas puisqu’elle devrait permettre aux plus démunis d’en bénéficier…quoique.

Ce matin, j’ai entendu sur France Inter le président du syndicat des restaurateurs annoncer sans se démonter que les prix ne baisseraient pas. Pourquoi ? A cause de la hausse des prix des matières premières.

Tiens, c’est drôle, parce que depuis six mois, ces prix se sont totalement effondrés. Le gars aurait dit cela il y a un an, j’aurai compris, mais là, franchement… Il doit y avoir quelque chose de complexe que je ne saisis pas.

Alors, on pourrait imaginer que ce profit supplémentaire permettrait une hausse de salaire ou des embauches, mais rien de tout cela n’a été évoqué.

Je te propose deux hypothèses :
  • Soit les restaurateurs en profitent pour s’accorder une hausse de profit. En temps de crise, cela peut se comprendre, mais est-il intéressant que l’État perde des recettes pour cela ? Et que se passera-t-il une fois la croissance revenue ?
  • Soit les restaurateurs continuent effectivement à payer leurs produits chers, et dans ce cas, c’est que quelqu’un d’autre se sucre sur notre dos. La grande distribution ? Les intermédiaires ? Dans ce cas, je vois encore moins pourquoi l’État financerait cela ?

Je suis peut-être mauvaise langue. Si tu as une autre explication cohérente, cher lecteur, n’hésite pas à nous la faire partager.

8 commentaires:

  1. Tu as raison ! Mais je suis un éternel défenseur des bistros... Leurs prix d'achat pour les boissons ont effectivement beaucoup augmenté, les brasseurs "ignorant" leur difficulté.

    (une augmentation de 10 euros sur un fut de bière n'est pas répercutable sur le produit vendu. En fait, depuis le passage à l'euro, les prix de comptoir n'ont quasiment pas changé).

    RépondreSupprimer
  2. Perte pour l'état, vol du consommateur. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de chercher davantage.

    RépondreSupprimer
  3. @ Nicolas : donc, ce sont les distributeurs qui se font la botte.

    @ LCC : entièrement d'accord.

    RépondreSupprimer
  4. Une baisse de la TVA augmentera à mon avis les revenus des patrons de restaurant. Car ceux qui ont une politique de staff professionnel bien payé n'augmenteront pas leurs salaires tandis que ceux qui optent pour l'inexpérience et la jeunesse au smic, continueront également.
    Les petits n'ayant pas trop d'employés pourraient en profiter.

    RépondreSupprimer
  5. @ Manuel : donc, pour toi, les distributeurs n'ont pas d'impact ?

    RépondreSupprimer
  6. Si de toute façon dans n'importe quel commerce, ce sont les distributeurs qui pompent le plus, ceux qui ne produisent rien.

    RépondreSupprimer
  7. @ Manuel : tout le monde se sucre, en clair, sauf nous...

    RépondreSupprimer
  8. Ben oui, comme toujours, comme partout

    RépondreSupprimer